Introduction
‘La politique porte sur ce qu’on voit et ce qu’on peut en dire, sur qui a la compétence pour voir et la qualité pour dire, sur les propriétés des espaces et les possibilités du temps.
C’est à partir de ceci qu’on peut poser la question des pratiques esthétiques, au sens ou nous l’entendons, c’est-à dire des formes de visibilité des pratiques de l’art, du lieu qu’elles occupent, de ce qu’elles font au regard du commun.‘ – Jacques Rancière
Cela fait plus de 13 ans que SoundImageCulture, SIC développe des oeuvres audiovisuelles qui s’inscrivent aux croisements des frontières et des langues et par ce biais soutient et organise autour de lui une communauté grandissante d’artistes.
Organisé par un collectif de cinéastes comme un laboratoire de la pensée créative, engagés dans une réflexion éthique interculturelle, bi-communautaire, SIC est attentif aux nouvelles réflexions et tendances artistiques.
Une conversation grandissante a lieu en Belgique à propos de la décolonisation des images et des histoires. Aux roles politiques des nouvelles formes. A la capacité de résistance et résilience des pratiques artistiques dans un monde en mutation.
Aujourd’hui, nous souhaitons créer un espace partagé entre artistes et public afin de réfléchir ensemble sur les choix esthétiques que font les artistes lorsqu’ils explorent ce sujet. Nous mettrons les œuvres et leurs formes en contexte au-delà d’une simple analyse des narrations thématiques ou socio-politiques.
Nous aimerions réfléchir sur la manière comme la pensée critique de l’artiste se manifeste dans la forme, les positions des artistes dans l’esthétique de leurs oeuvres.
Ce que nous avons appris des penseurs et des praticiens qui travaillent à confronter et bouleverser ces dynamiques de pouvoir auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui, c’est que la langue (la parole, le débat) est une partie essentielle du processus.
En discutant avec les artistes de la façon comment l’esprit critique intervient dans leur travail, nous construisons un lexique des langages artistiques utilisés pour «décomposer» le pouvoir et l’hégémonie.
S’appuyant sur l’essence et l’expérience du travail de SIC dans la création d’espaces intimes pour le développement d’œuvres artistiques, ce programme prolonge cette intimité sous la forme d’un programme public de réflexion.
A différents moments de l’année, nous offrons des espaces, ou des nouvelles formes seront cristallisés par des échanges. Des moments où des expériences, tant collectives que particulières seront articulés par des débats, des projections et performances, nous offrant la possibilité de désigner des articulations communes.
Chaque événement sera organisé sur une ligne thématique différente qui rassemble des œuvres qui seront présentées au public, puis suivies d’une discussion avec les artistes et le public. Pour chaque événement, nous inviterons des praticiens internationaux à rejoindre des artistes belges, y compris ceux qui ont actuellement et précédemment participé au programme SoundImageCulture.
Nous vous présentons ces événements d’abord sous forme de liste, puis à la fin, nous développons le premier rassemblement.
Maxime Jean-Baptiste et Samah Hijawi
Aesthetics of the Political
Réflexion 1 : 14 & 15 juin 2020 – BOZAR
Critical images
avec Samah Hijawi, Oraib Toukan, Mirna Bamieh, Ogutu Muraya, Miguel Peres dos Santos, Sabine Groenewegen, Maxime Jean-Baptiste, Sandra Heremans
Réflexion 2 : 10 septembre 2020 – PIANOFABRIEK
Ecole du documentaire spéculatif
avec Rosine Mbakam (ac)
Réflexion 3 : 25 & 26 novembre 2020 – PIANOFABRIEK
Théorie et pratique, un seul mouvement.
avec Stoffel Debuysere
Réflexion 4 : 3 février 2021 – ISELP
Ré-appropriation des images : Recollection
avec Kamal Aljafari (ac)
Réflexion 5 : 31 mars 2021 – BEURSSCHOUWBURG
Création de nouvelles subjectivités politiques : L’appel de la terre (Soil Calling)
avec Filipa César (ac)
Réflexion 6 : 2 juin 2021 – PIANOFABRIEK
Mémoires du monde colonial et chute de la civilisation : Cimetière (Cemetery)
avec Carlos Casas
Réflexion 7 : 8 septembre 2021- INSAS
Au nom de quoi nous avançons
avec Jean-Pierre Rehm
Reflection 8 : 14 & 15 novembre 2021 – BOZAR
Autobiographie et corps comme moments politique
avec Ruth Somalo, Shuruq Harb, Sana Gobbeh, Baloji, Debbie Onuhoa, Hara Kaminara, Stijn Schiffeleers, Arkadi Zaides
RÉFLEXION 1 : Critical images
Décoloniser les images. La réflexion critique sur les effets du colonialisme se développe lentement en Belgique et en Europe. Dans des endroits comme les États-Unis, certains pays d’Afrique et d’Inde, le discours est bien plus actuel et pointu.
Pour le moment, la discussion sur des œuvres traitant du colonialisme a tendance à porter sur le contexte historique et géographique, plutôt que sur les choix esthétiques des artistes qui opèrent directement comme formes critiques du colonialisme.
Deux jours de conférence, de films, de discussions animées et d’un dîner performance. Ce dernier sera le centre d’une réflexion sur les effets du colonialisme sur la nourriture et le quotidien.
Les oeuvres programmées résonnent les unes avec les autres.
Oraib Toukan et Miguel Peres Dos Santos parleront de l’utilisation des images pour documenter un événement. Par exemple: Comment me positionner devant la photographie d’une personne blessée lors d’un attentat à la bombe dans un pays X ? Comment gérer la douleur des autres ? Qui suis-je devant cet autre absent, mort peut-être, inconnu ?
Artistes : Samah Hijawi, Oraib Toukan, Mirna Bamieh, Ogutu Muraya, Miguel Peres dos Santos, Sabine Groenewegen, Maxime Jean-Baptiste, Sandra Heremans.
Presenté par Samah Hijawi.
Samah Hijawi, artiste et chercheuse prépare actuellement son doctorat en pratique artistique à l’ULB et à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, en Belgique.
Ses œuvres ont été exposées : au M-Museum de Louvain, aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, à la Hayward Gallery de Londres, au BOZAR et au Beursschouwburg de Bruxelles, au Bureau Europa, Maastricht, MoMa et Apex Art – New York ; Darat al Funun – Amman.
Avec Ola El-Khalidi et Diala Khasawneh, elle a dirigé l’initiative d’artistes Makan Art Space (2003-2015), un espace indépendant pour l’art contemporain à Amman.
Avec Shuruq Harb et Toleen Touq, elle a lancé la plateforme The River Has Two Banks (2012-2017) pour répondre à la distance croissante entre la Jordanie et la Palestine par un programme d’événements artistiques et discursifs dans différentes villes.
En collaboration avec BOZAR Cinema, La chair Mahmoud Darwich, SABAM for Culture,
OMAM/ULB, kunstenwerkplaats vzw, Pianofabriek.
Samah Hijawi et Oraib Toukan
RÉFLEXION 2 : école du documentaire spéculatif
Paradoxe de l‘acte documentaire. Peut-on s’inspirer du paradoxe selon lequel, dès que l’on tente d’aborder la réalité de manière documentaire, celle-ci s’évapore et mute immédiatement ?
Comment pouvons-nous assumer la responsabilité des mécanismes qui déterminent ce qui peut ou peut être perçu, vu, entendu, dit, pensé, fait ou pas fait ?
Et comment les documentaristes eux-mêmes gèrent-ils leurs propres positions de pouvoir et leurs ‘angles morts’ ?
L’École du documentaire spéculatif a été crée à KASK, par Max Pinckers et Michiel De Cleene, du réalisateur de théâtre Thomas Bellinck et des cinéastes An van Dienderen et Rosine Mbakam.
Rosine Mbakam présente leurs recherches et discute son travail de cinéaste.
Rosine Mfetgo Mbakam est née au Cameroun en 1980 et a commencé à acquérir une expérience du film documentaire dans le domaine du montage et de la réalisation au sein de l’ONG italienne COE. En 2003, elle a commencé à produire des contenus audiovisuels pour la chaîne de télévision STV (Spectrum Television). En 2007, Mbakam a quitté le Cameroun pour étudier le cinéma à l’INSAS Film en Belgique. En 2018, elle a fondé Tândor Productions avec Geoffrey Cernaix.
RÉFLEXION 3 : Théorie et pratique, un seul mouvement
L’acte de filmer comme lieu d’émergence d’une théorie et d’une politique. Théorie et pratique comme une seule et même entité.
‘Lorsque les cinéastes s’organisent pour partir de zéro, pour créer un cinéma avec de nouveaux types de scénarios, de rythmes et de poésie, ils se lancent dans la dangereuse aventure
révolutionnaire, en apprenant pendant qu’ils produisent, en combinant théorie et pratique, en reformulant chaque théorie par chaque pratique, en se conduisant selon le dicton approprié de Nelson Pereira Dos Santos, un poète portugais : Je ne sais pas où je vais, mais je sais que je n’irai pas là-bas.’ – Glauber Rocha
Quelques récits de cinéma qui s’attachent à redessiner les trajectoires qui encadrent un paysage donné de la réalité, en défaisant les nœuds et les tracés à travers lesquels se transmettent les histoires dominantes. Des récits d’invention et de dissension, exprimant une infinité d’émotions, de perceptions, de mouvements, de gestes et de regards résistants.
Présenté par Stoffel Debuysere.
Stoffel Debuysere est chercheur et programmateur du cinéma et de l’art audiovisuel. Il est installé à Bruxelles et a créé de nombreux programmes de films, de projections, de performances et de débats organisés en collaboration avec des organisations culturelles et des institutions. Il fait partie du collectif Courtisane et est docent pour la critique cinématographique à la Hogeschool voor de Kunsten à Gand, où il a défendu son doctorat ‘Figures of dissent. (Cinema of Politics, Politics of Cinema)’.
RÉFLEXION 4 : Ré-appropriation des images
La re-appropriation des images. Quelles procédés, quelles images ? Comment rejouer les images en les expropriant du contenu initial? Quel rapport au contenu initial, à la propriété intellectuelle ? Comment décoloniser les images ?
Dans son film Récollection, Kamal Aljafari utilise des films israéliens et américains tournés à Jaffa, des années 60 à 80 pour donner corps à l’histoire d’un rêve. Tous les protagonistes sont effacés pour ne laisser que le décor vide de la ville. Qui filme ? C’est la mémoire elle-même qui filme.
Kamal Aljafari est un réalisateur palestinien de films expérimentaux né à Ramla en 1972. Il a étudié à l’Académie des arts médiatiques de Cologne et réside à Berlin.
En 2009, il a participé au séminaire de cinématographie Robert Flaherty à New York et a été
Benjamin White Whitney Fellow à l’Université de Harvard en 2009-2010.
Aljafari est devenu maître de conférences à l’Académie de Cinématographie et de Télévision de Berlin, et a également été Radcliffe Fellow au Centre d’études du cinéma de l’Université de Harvard.
Maxime Jean-Baptiste
RÉFLEXION 5 : Création de nouvelles subjectivités politiques
L’utilisation des opérateurs de fiction (genre, personnage) pour renouveler le point de vue sur des réalités fossilisées, coloniales.
Dans le film ‘L’appel de la terre’ (Soil Calling), le collectif Cadjigue (dont Filipa César), développe l’utilisation de la science-fiction comme outil pour ouvrir des nouvelles subjectivités au égard des blessures toujours à vif de l’appropriation culturelle coloniale.
Filipa César a étudié à la Faculté d’Arts à Lisbonne, Académie des Arts à Munich et Berlin. A exposé à la Tate Modern, SF MOMA, Biennal de Sao Paolo. Ses films ont été montrés à Locarno, Manifesta 8 Cartagena. Sa pratique considère les médias comme un moyen d’élargir ou d’exposer des récits de résistance à l’historicisme. Depuis 2011, César s’est penchée sur les origines du cinéma en Guinée-Bissau dans le cadre du Mouvement de libération africaine, ses imaginaires et ses potentiels cognitifs, développant cette recherche dans le projet collectif Luta ca caba inda (la lutte n’est pas encore terminée). En 2017, César a présenté son premier long métrage d’essai Spell Reel à la section Forum de la 67e Berlinale.
RÉFLEXION 6 : Mémoires du monde colonial et chute de la civilisation
Des créations brisant les catégories et la taxonomie du cinéma industriel. Création de nouvelles formes politiques. Au croisement des arts plastiques, du cinéma et du cinéma expérimental.
Présenté par Carlos Casas
Carlos Casas (b. 1974, Barcelona, Spain) Réalisateur de films et artiste visuel, ses oeuvres marient le film documentaire, le cinéma et les arts visuels et sonores contemporains. Ses films ont été présentées et ont remporté des prix dans des festivals du monde entier comme le Festival du film de Venise, le Festival international du film de Rotterdam, le Festival international du film de Buenos Aires, le Festival international du film du Mexique, FID Marseille, etc. … son travail a été exposé et réalisé en Des institutions et des galeries d’art internationales, telles que Tate Modern, Londres, la Fondation Cartier, le Palais de Tokyo, le Centre Pompidou, Paris, le Hangar Bicocca, Milan, CCCB Barcelone, GAM Torino, Bozar Bruxelles, entre autres.
RÉFLEXION 7 : Au nom de quoi nous avançons
‘Si le FIDMarseille plonge ses racines dans le documentaire, c’est pour se souvenir des réalités qui sont notre terreau, mais sans oublier que sur ce sol poussent bien des mondes et encore davantage de manières d’en témoigner. Et si le témoignage est une nécessité, une urgence, c’est avec la conscience qu’il lui faut trouver le courage, la justesse, la conviction joyeuse aussi, pour faire entendre et voir, ce au nom de quoi il s’avance.’
Jean-Pierre Rhem présente des films qui témoignent du cinéma contemporain, le cinéma qu’il voit se développer pour en discuter.
Présenté par Jean Pierre Rhem
Jean-Pierre Rehm est le directeur du FID Marseille (Festival international du film de Marseille) depuis 2001. Il est également le commissaire de nombreuses expositions en France et à l’étranger et écrit régulièrement pour des catalogues d’exposition et diverses revues d’art et de cinéma.
RÉFLEXION 8 : Autobiographie et corps comme moment politique
Formes et narrations (de-) coloniales encarné dans le corps et la sexualité.
La ville, comme le corps où sont projetés les tensions sociales et politiques. La fiction spéculative.
Une rencontre autour de ces questions.
Artistes : Ruth Somalo, Shuruq Harb, Sana Gobbeh, Baloji, Debbie Onuhoa, Hara Kaminara, Stijn Schiffeleers, Arkadi Zaides
Présenté par Ruth Somalo.
Ruth Somalo est une cinéaste, conservatrice et chercheuse espagnole basée à New York.
Elle est actuellement programmatrice à DOC NYC, DocumentaMadrid et au Festival du film d’architecture et de design. En tant que commissaire indépendante, elle s’intéresse à la Poétique de la Fragilité et à la réclamation d’un espace non critique et non anthropocentrique pour les émotions. Parmi ses derniers programmes figurent “Holy Fluids and Absent Wounds” et “Queer Utopias” (Union Docs) et la série hiver/printemps Flaherty NYC 2017 “Broken Senses” (Anthology Film archives).
Sana Gobbeh
Intervenant.e.s
SAMAH HIJAWI (participante SIC 2016)
Curatrice, moderation, performance. Samah Hijawi est une artiste et chercheuse qui prépare
actuellement son doctorat en pratique artistique à l’ULB et à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, en Belgique.
Dans ses œuvres multimédia, elle étudie l’esthétique de la représentation dans les œuvres d’art qui se réfèrent à l’histoire de la Palestine.
Ses œuvres ont été exposées : au M-Museum de Louvain, aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, à la Hayward Gallery de Londres, au BOZAR et au Beursschouwburg de Bruxelles, au Bureau Europa, Maastricht, MoMa et Apex Art – New York ; Darat al Funun – Amman.
Avec Ola El-Khalidi et Diala Khasawneh, elle a dirigé l’initiative d’artistes Makan Art Space
(2003-2015), un espace indépendant pour l’art contemporain à Amman.
Avec Shuruq Harb et Toleen Touq, elle a lancé la plateforme The River Has Two Banks
(2012-2017) pour répondre à la distance croissante entre la Jordanie et la Palestine par un
programme d’événements artistiques et discursifs dans différentes villes.
Samah Hijawi vit et travaille à Bruxelles.
https://www.samahhijawi.com
ORAIB TOUKAN
‘Quand les choses arrivent’ (‘When Things Occur’) est basé sur des conversations Skype avec les habitants de Gaza qui étaient derrière les images transmises sur tous les écrans pendant l’été 2014. Le film explore le visage du deuil et du chagrin – son incarnation, sa transmission et sa représentation numérique. Il se questionne sur la façon dont le regard est canalisé dans le monde numérique et sur comment l’empathie se propage.
Qu’est-ce que regarder la souffrance ‘à distance’ exactement ?
Quel est le comportement et l’économie politique derrière l’image de la guerre ?
Et qui est le ‘local’ dans la représentation de la guerre ?
Oraib Toukan est artiste et boursier EUME au Forum Transregional Studien à Berlin. Elle est titulaire d’un doctorat en beaux-arts de l’université d’Oxford, Ruskin School of Art.
Jusqu’à l’automne 2015, elle a dirigé la division des arts et le programme d’études sur les médias au Bard College de l’université Al Quds, en Palestine. Elle et a été professeur invité à l’Académie internationale des beaux-arts de Ramallah. Entre 2015 et 2017, elle a enseigné au programme d’enseignement supérieur de l’Université d’Oxford de la Ruskin School of Art.
À l’automne 2018, elle a été boursière Mercator du programme Cultures de la critique à l’université Leuphana, à Lunebourg.
Toukan est l’auteur de Sundry Modernism : Materials for a Study of Palestinian Modernism
(Sternberg Press, 2017) et du film d’essai When Things Occur (2016).
Depuis 2011, elle analyse et réalise des remakes à partir d’une collection de bobines de films qui ont appartenu aux centres culturels soviétiques jordaniens, aujourd’hui dissous, en 1990-1991.
MIGUEL PERES DOS SANTOS (participant SIC 2014)
‘There are no more images’ (2016). Une réflexion sur le lien possible entre l’image et la mémoire; entre l’image et le moment; et entre l’image et la mort. Un père, un fils et un enfant mort s’engagent dans un monologue construit à partir d’un moment : ‘une image est-elle morte ?’; et si une image meurt… qu’arrivera-t-il à la mémoire ?’
Miguel Peres dos Santos est nè en 1976 à Lisbonne, Portugal. En mettant l’accent sur les formes, Peres dos Santos réfléchit à des thématiques étroitement liés aux archives et à la mémoire. Ses œuvres rayonnent d’une violence froide et latente et ont une beauté déconcertante. Son travail montre comment la vie s’étend au-delà de ses propres limites subjectives et raconte souvent les effets de l’interaction culturelle mondiale au cours de la seconde moitié du XX ème siècle.
Miguel Peres dos Santos vie et travaille à la Hague.
SABINE GROENEWEGEN (participante SIC 2015)
Grâce à une combinaison d’images trouvées, de science-fiction et de poésie, Odyssey interroge la rhétorique visuelle de la blancheur dans le projet colonial néerlandais en particulier et questionne les histoires qui nous sont racontées, ainsi que les possibilités que nous avons de les perturber.
‘Odyssey’ (2018). Deux intelligences indéfinies interceptent des images terrestres d’humains vivant dans une zone connue sous le nom de Pays-Bas. Les chercheurs échangent leurs résultats par le biais d’un flux visuel, afin de tenter de comprendre l’apparition des ces créatures extraordinaires: les hommes. Les efforts des spectateurs pour comprendre un monde humain enchanté sont interrompus par un autre signal qui s’impose à l’enquête en cours, entraînant un jeu avec la logique de la production du sens.
Sabine Groenewegen est une artiste qui travaille avec des images en mouvement, des collages et des expériences immersives. Elle explore actuellement comment les expériences de nos ancêtres font partie de notre réalité psychobiologique présente et future.
SANDRA HEREMANS (participante SIC 2015)
conversation reflective. Sandra Heremans (*1989, Rwanda) est historienne de l’art et cinéaste. Dans son mémoire de maîtrise, elle s’est intéressée au pouvoir et à la représentation du symbole dans la théorie de l’art d’Aby Warburg.
Heremans découvre plus tard le cinéma expérimental et réalise son premier court métrage
La Mazda jaune et Sa Sainteté (2018). Sandra Heremans est basée à Bruxelles.
MIRNA BAMIEH
‘Palestine Hosting Society’ est un projet d’art vivant où l’artiste et cuisinière Mirna Bamieh cherche à examiner la culture de l’alimentation en Palestine, en visant à construire et reconstruire, à travers la nourriture, les relations entre un lieu, l’histoire, la société et la politique. La recherche se déroule en mangeant, en lisant et en discutant. Des interventions culinaires explicitent les préoccupations et les limites sociales face aux dilemmes politiques contemporains, en nous faisant réfléchir sur les conditions qui caractérisent les communautés palestiniennes contemporaines.
Mirna Bamieh est une artiste de Jérusalem/Palestine. Elle a obtenu un baccalauréat en psychologie de l’Université Birzeit à Ramallah (2002-2006). une maîtrise en Beaux-Arts à l’Académie Bezalel des Arts et du Design de Jérusalem (2011-2013) et un diplôme d’ Ashkal Alwan HomeWorks à Beyrouth (2013/14). Son travail tente de comprendre et de contempler la politique en constante évolution, tout en questionnant les notions de terre et de géographie de l’entre-deux-temps. Son travail s’intéresse davantage aux scénarios qui prennent le langage de l’absurde et de l’ironie et s’en servent comme outils de commentaire politique. Actuellement, elle développe des œuvres qui utilisent la narration et la nourriture pour créer des performances situationnelles telles que: Potato Talks Project, Palestine Hosting Society.
MAXIME JEAN-BAPTISTE (participant SIC 2018/19)
Le projet ‘Kouté vwa’ a comme point de départ la participation du père de Maxime à un film français “Jean Galmot aventurier”, dont le scénario est basé sur le personnage de Jean Galmot (1879-1928), ainsi que sur l’Affaire des Insurgés de Cayenne (1928-1931). Cette affaire est un événement historique qui a mené à la radicalisation du peuple guyanais, à un soulèvement, à un long procès et enfin à la libération des accusés. Aujourd’hui, Maxime s’interroge sur cette représentation coloniale dont son père était un figurant. Son projet entremêle des micro-histoires spécifiques avec les anciens participants du film, les descendants des faits réels, ainsi que les membres de sa propre famille.
Maxime Jean-Baptiste (°1993, FR) est réalisateur et performeur basé à Bruxelles et à Paris. Ayant vécu dans le contexte de la diaspora guyano-antillaise en France, né d’une mère française et d’un père guyanais, son travail d’artiste se voit comme une exploration de la complexité de l’histoire coloniale occidentale en détectant la survie des traumatismes passés dans le présent. Son travail audiovisuel et performatif se concentre sur les portraits (d’artistes, de danseurs ou de membres de sa propre famille) en utilisant la forme de la reconstitution pour concevoir le potentiel d’une mémoire vivante et orale. Il a obtenu un baccalauréat en arts visuels à l’erg et une maîtrise en arts médiatiques à la K.A.S.K. School of Arts (Gand, BE).
OGUTU MURAYA
‘The Politics of the Invitation’ Conversation en ligne. Ogutu Muraya (°1986 au Kenya) est auteur, metteur en scène et conteur. Pour lui, l’art est un catalyseur important pour remettre en question ses croyances et pour garder vivantes les histoires racontées par erreur ou cachées du
mainstream. Ses œuvres ont été exposées dans de nombreux festivals : entre autres à La Mama (NYC), HIFA (Harare), Afrovibes Festival (Amsterdam) et Spielart Festival (Munich). Ogutu Muraya vie et travaille à Nairobi.
ROSINE MBAKAM
The School of Speculative Documentary et ‘The Two Faces of a Bamiléké Woman’
Rosine Mfetgo Mbakam est née au Cameroun en 1980 et a commencé à acquérir une expérience du film documentaire dans le domaine du montage et de la réalisation au sein de l’ONG italienne COE. En 2003, elle a commencé à produire des contenus audiovisuels pour la chaîne de télévision STV (Spectrum Television). En 2007, Mbakam a quitté le Cameroun pour étudier le cinéma à l’INSAS Film en Belgique. En 2018, elle a fondé Tândor Productions avec Geoffrey Cernaix.
STOFFEL DEBUYSERE
Théorie et pratique, un seul mouvement.
Stoffel Debuysere est chercheur et programmateur du cinéma et de l’art audiovisuel. Il est installé à Bruxelles et a créé de nombreux programmes de films, de projections, de performances et de débats organisés en collaboration avec des organisations culturelles et des institutions. Il fait partie du collectief Courtisane et est docent pour la critique cinématographique à la Hogeschool voor de Kunsten à Gand, où il a défendu son doctorat ‘Figures of dissent. (Cinema of Politics, Politics of Cinema)’.
KAMAL ALJAFARI
‘Recollection’ (2015). ‘Les films israéliens et américains tournés à Jaffa des années soixante à quatre-vingt-dix donnent corps à l’histoire d’un rêve. Tous les protagonistes sont effacés des images originales, ne laissant derrière eux que le décor vide de la ville. Quelqu’un revient à Jaffa, comme il pourrait revenir dans tout autre endroit après une catastrophe. Il sait tout. Ce quelqu’un, c’est moi, c’est mes grands-parents qui étaient en route pour Beyrouth et ont dû revenir parce qu’il y avait un orage, c’est un photographe, c’est un composé de toutes les figures marginales. C’est la mémoire elle-même qui filme. La mémoire de tout l’arrière-plan sauvé de l’écran.’
Kamal Aljafari, né en Palestine en 1972, vit à Berlin. Il travaille avec des images fixes et animées, entremêlant fiction, non-fiction et art. Ses autres films comprennent Visit Iraq (2003), The Roof (2006), Balconies (2007), It’s a Long Way from Amphioxus (2019). Il a été artiste invité au Robert Flaherty Film Seminar (NYC) et membre du Radcliffe Institute and Film Study Center de l’Université de Harvard.
FILIPA CÉSAR
‘Tchon Tchomal’ est une étude de cas expérimentale que le Coletivo Cadjigue développe comme un film de science-fiction radical qui, par l’humour et la finesse, vise à ouvrir plusieurs positions et subjectivités sur l’ancienne blessure toujours à vif de l’appropriation culturelle coloniale.
Filipa César (°1975, vit à Berlin) est une artiste et cinéaste intéressée par la politique et la poétique inhérentes à l’image en mouvement. Sa pratique considère les médias comme un moyen d’élargir ou d’exposer des récits de résistance à l’historicisme. Depuis 2011, César s’est penchée sur les origines du cinéma en Guinée-Bissau dans le cadre du Mouvement de libération africaine, ses imaginaires et ses potentiels cognitifs, développant cette recherche dans le projet collectif Luta ca caba inda (la lutte n’est pas encore terminée). En 2017, César a présenté son premier long métrage d’essai Spell Reel à la section Forum de la 67e Berlinale. Depuis 2018, César est membre honoraire du Coletivo Cadjigue. Elle a participé à de nombreux festivals de films, dont Kurzfilmtage Oberhausen, 2013 et 2016; Curtas Vila do Conde, 2012-2015; Forum Expanded – Berlinale, 2013, 2016 et 2017; IFFR, Rotterdam, 2010, 2013 et 2015; DocLisboa, 2011 et 2017; Cinéma du Réel, Paris 2018. Parmi ses expositions et projections: 29e Biennale de São Paulo, 2010; Manifesta 8, Carthagène, 2010; Contour 8 Biennial, Malines et Gasworks, Londres; Flaherty Seminar, New York; MoMA, New York, 2017; Harvard Art Museums, Boston, 2018; Biennale de Luleå; BIM, Buenos Aires, 2018; Haus der Kulturen der Welt, Berlin, 2011-2015-2019; Fondation Calouste Gulbenkian 2019. Colectivo Cadijgue / Filipa César Tchon Tchomal / Soil Calling
(recherche en cours)
CARLOS CASAS
‘Cimetière’ (Cemetery) (2019). Un film sur la mémoire, le colonialisme, la découverte, la perte de l’innocence, l’effondrement de la civilisation, la disparition de tous les sanctuaires et les territoires inexplorés. Un road-movie sur les éléphants, un film sonore guidé par un monologue en voix off, les sons étonnants de la jungle et une recherche sonore profonde liée au langage sonore de l’éléphant. Le film est un requiem pour l’inconnu, pour les non découverts, pour le cimetière des éléphants, pour notre shangrila.
Le cimetière des éléphants est notre bardo ; ils tolèrent notre trou noir, entre nos vies, l’endroit où nous devons arriver pour migrer vers notre prochaine étape.
Carlos Casas (b. 1974, Barcelona, Spain) Réalisateur de films et artiste visuel, ses oeuvres
marient le film documentaire, le cinéma et les arts visuels et sonores contemporains. Ses films ont été présentées et ont remporté des prix dans des festivals du monde entier comme le Festival du film de Venise, le Festival international du film de Rotterdam, le Festival international du film de Buenos Aires, le Festival international du film du Mexique, FID Marseille, etc. … son travail a été exposé et réalisé en Des institutions et des galeries d’art internationales, telles que Tate Modern, Londres, la Fondation Cartier, le Palais de Tokyo, le Centre Pompidou, Paris, le Hangar Bicocca, Milan, CCCB Barcelone, GAM Torino, Bozar Bruxelles, entre autres.
JEAN-PIERRE RHEM
Au nom de quoi nous avançons
Jean-Pierre Rehm est le directeur du FID Marseille (Festival international du film de Marseille) depuis 2001. Il est également le commissaire de nombreuses expositions en France et à l’étranger et écrit régulièrement pour des catalogues d’exposition et diverses revues d’art et de cinéma.
RUTH SOMALO
Ruth Somalo est une cinéaste, conservatrice et chercheuse espagnole basée à New York.
Elle est actuellement programmatrice à DOC NYC, DocumentaMadrid et au Festival du film d’architecture et de design. En tant que commissaire indépendante, elle s’intéresse à la Poétique de la Fragilité et à la réclamation d’un espace non critique et non anthropocentrique pour les émotions. Parmi ses derniers programmes figurent “Holy Fluids and Absent Wounds” et “Queer Utopias” (Union Docs) et la série hiver/printemps Flaherty NYC 2017 “Broken Senses” (Anthology Film archives).
Les derniers films de Ruth sont construits autour des tabous du corps féminin, des maladies spécifiques au sexe et des structures patriarcales dans l’establishment médical, de la médecine narrative et de l’économie de la mort, des restes humains et des expériences de perte. Son travail a été présenté dans des théâtres, des festivals et des musées à l’échelle internationale, notamment au Verdi Cinema Theatre and Contemporary Art Center Matadero de Madrid, au Festival international du film de San Sebastian, au Cinéma du Réel (Paris), à l’ADFF (NY), à L’Alternativa (CCCB Barcelone), à Documentamadrid, au MOMA PS1 (Expo1) et à l’EYE Film Institute d’Amsterdam (Spanish Cinema Without Fear).
Elle rédige également sa thèse de doctorat et travaille souvent comme conférencière invitée et mentor de projets non fictionnels. Son projet actuel de recherche “Mending Objects” étudie l’expérience de la perte à travers des documentaires à la première personne et des projets expérimentaux de non-fiction.
SANA GOBBEH
‘We dream unsynchronized’ est basé sur l’idée d’intensifier l’espace. Pendant la représentation, les artistes créent l’espace par des actions répétitives. La performance reflète une mal communication dans le contexte de la vie quotidienne. Sana Ghobbeh est une artiste visuelle, une artiste de performance et une architecte qui vit et travaille à Bruxelles. En 2016, elle a poursuivi ses recherches basées sur la pratique dans l’environnement de recherche d’a.pass (études avancées en performance et scénographie) à Bruxelles. De 2013 à 2015, elle a obtenu une bourse pour entreprendre des recherches artistiques à l’école d’architecture d’Umeå (UMA) en Suède.
SHURUQ HARB
‘The White Elephant’ (2017). En se basant sur des vidéos des années 1990 trouvées sur Internet, Shuruq Harb imagine le flux de conscience d’une adolescente palestinienne et ses soucis d’amitié et de romance dans le climat politique des accords d’Oslo. Entre la perte d’une amie, militante de la première Intifada, et sa méfiance envers un petit ami qui vole des voitures israéliennes en prétendant que c’est un geste politique, l’adolescente observe, doute et suspend son jugement. L’inspiration semi-autobiographique du film entre en tension avec ses sources de la culture pop israélienne : la guerre du Golfe, la première Intifada et la scène de la musique trance qui, à Tel-Aviv, offre aux jeunes soldats de Tsahal une chance de décompression. Le cinéaste jette un regard critique sur cette culture dont le miroir déformant rend difficile l’identification d’un jeune en développement. La seule chose qui permet d’oublier momentanément la division est la rave party – “72 heures de folie musicale”, où elle peut se faire passer pour une Israélienne. “Nous voulions tous échapper à quelque chose, lui en tant que soldat, nous faire disparaître…” Une personnalité est engendrée par des figures qui échappent à toute identité attribuée, comme par exemple Dana International, le chanteur israélien d’origine yéménite qui a été le premier trans à gagner le concours de l’Eurovision – un mélange d’origines et une transformation physique marquent une approche du montage qui fragmente plus qu’elle ne construit : “Quand vous démontez quelque chose, comment savez-vous ce que c’était au début ? (Charlotte Garson)
Shuruq Harb est une artiste, une écrivaine et une curatrice qui vit et travaille à Ramallah.
HARA KAMINARA (participante SIC 2018/19)
‘Atlas’ (working title). À bord de l’Aquarius, en tant que photographe, Hara rencontre Max.
Max est chef de l’équipe qui réalise les sauvetages des migrants en mer. Ils font quelques voyages ensemble. Frappée par l’interdiction de circuler infligée au bateau qui perd son drapeau lui permettant d’accoster, condamnée à rester à terre, Hara décide de faire un film. Une lettre à l’enfant qu’elle attend de Max. Dans cette lettre se tissent les souvenirs personnels de Hara, sa rencontre avec Max et certaines histoires entendues sur le bateau. Des migrants racontent leurs voyages, leurs maisons perdues. Y a-t-il un lien commun entre nous? Y a-t-il une histoire commune?
Hara Kaminara est photographe et activiste et vie entre Marseille et Bruxelles.
ARKADI ZAIDES (participant SIC 2018/19)
‘Le Nuage’ (The Cloud). Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé à la suite de mauvais essais et de la perte de contrôle des opérateurs. Le nuage de graphite en feu s’est d’abord dirigé vers le nord-ouest, en direction de la Suède, de la Finlande et de l’Europe de l’Est, exposant la population à des niveaux de radioactivité pouvant atteindre 100 fois le rayonnement de fond normal. À Gomel, une ville de Biélorussie située à 140 km de la source des radiations, la vie continue malgré la menace radioactive. C’est le contexte d’une réunion entre deux amis qui ne se sont pas vus depuis plus de vingt-cinq ans.
Arkadi Zaides retourne dans sa ville natale pour y rencontrer un ami d’enfance qui n’a jamais quitté la région en raison de sa peur de prendre de la hauteur et de voler. Le projet se tisse selon une dichotomie constante et passe par deux lignes parallèles: deux personnes, deux états de mobilité, deux types de ruptures – la rupture dans l’amitié ainsi que la rupture collective causée par la catastrophe écologique. C’est l’histoire de la séparation de deux amis assombris par un menace radioactive. Les scènes des rencontres entre les deux sont entrelacées avec des scènes surréalistes tournées dans le site même de l’explosion de Tchernobyl.
Arkadi Zaides est un chorégraphe indépendant. Né en 1979 à la Belorussia, ancienne URSS, il a immigré en Israël en 1990 et vit actuellement en France.
DEBBIE ONUHOA (participante SIC 2018/19)
‘The A-team’. Au cours de conversations téléphoniques, Debbie, avec ses anciens camarades de classe, tente de reconstituer les souvenirs d’un voyage d’échange de lycéens dans le Mississippi. Pour eux, les rencontres bizarres qui suivent, sont devenues un cours accéléré d’histoire américaine et de relations raciales. À chaque nouveau détail partagé, leur souvenir de la visite passe de la nostalgie à un souvenir de plus en plus troublé. De même, les images fixes et dessinées qui constituent la couche visuelle du film, ainsi que le paysage sonore, passent de l’idyllique à l’absurde.
Debbie Onouho s’intéresse aux questions de mémoire, et à la construction d’histoires à la fois personnelles et officielles. Actuellement, son travail se concentre sur le tournage de fantômes, de silences et de choses cachées dans les musées, les archives et les espaces patrimoniaux. Elle a obtenu une maîtrise en cinéma documentaire en 2018 de DocNomads, l’école mobile de cinéma administrée conjointement par l’Universidade Lusofona (Portugal), Szinhaz es Filmuveszeti Egyetem (Hongrie) et l’école des arts LUCA (Belgique). Elle est titulaire d’un MPhil en histoire du monde de l’Université de Cambridge et d’une licence en histoire, littérature et anthropologie (avec une mineure en cinéma et vidéo) de l’Université de Harvard. Elle vit actuellement en Allemagne, où elle travaille comme anthropologue visuelle à la Humboldt Universität à Berlin.
STIJN SCHIFFELEERS (participant SIC 2018/19)
‘Ni vu ni connu’ (titre provisoire). Un film documentaire expérimental qui part d’une paire de daguerréotypes “avant et après” pour creuser à travers différentes couches d’oubli. Réalisées en 1848 avec l’intention explicite de les précipiter à la publication, ces images présentent des barricades apparemment désolées avant et après un affrontement entre les révolutionnaires et la Garde nationale française. Le temps d’exposition interdisait de capturer l’événement réel, mais l’écart entre ces deux photographies distinctes crée un espace cinématographique où les impressions visibles et invisibles se heurtent.
C’est à partir de cet espace que le projet se penche sur notre besoin continu de processus d’interprétation complexes, en se concentrant sur la façon dont les aspects de l’invisibilité peuvent conduire à la peur et plus spécifiquement sur la façon dont la classe ouvrière est déformée et rendue invisible. Mélangé à des images personnelles et à des éléments de fiction, le film explore les mythes autour de la classe et scrute la lutte pour la reconnaissance et la visibilité.
Stijn Schiffeleers est un artiste multimédia et co-fondateur de la Boutique Vizique, une plateforme basée en Belgique qui utilise des installations et une technologie douce pour l’expérimentation artistique.
BALOJI
Baloji est un artiste en mouvement, un musicien, un poète, un réalisateur de films, un homme d’images et d’idées.
Il est en mouvement comme les habitants de l’avenue Kaniama à Lubumbashi. En mouvement comme les beats afro synthétiques qu’il produit, fruit d’une alliance improbable entre la rockrumba et le funk futuriste. En perpétuel mouvement, comme ses membres sur scène alors qu’il est en tête du groupe Kaniama Show, les entraînant dans une transe vaudou sensuelle.
En mouvement comme l’époque saisie par sa plume, une époque où l’intime et le politique se rencontrent et s’affrontent.
Baloji signifie ‘homme de science’ en Swahili, mais pendant la période coloniale, ce sens a changé suite à l’évangélisation chrétienne, pour signifier ‘homme des sciences occultes’ puis ‘sorcier’.
Baloji est né à Lubumbashi (RDC Congo) et a grandi en Belgique. Adolescent, il a fondé son premier collectif de rap, Starflam. En 2008, sous le nom de Baloji, il sort ‘Hotel Impala’, un album conçu comme une réponse à une lettre qu’il a reçue de sa mère après une absence de 25 ans.
Baloji réalise ses propres vidéos et crée les visuels de ses différents projets. Son premier court-métrage de fiction, ‘KANIAMA SHOW, sort en 2018. En 2019, son film ZOMBIES a remporté le prix principal du Festival international du court métrage d’Oberhausen 2019 et a reçu le Prix Festivals Connexion – Auvergne-Rhône-Alpes à Clermont-Ferrand.