Anouk De Clercq: Cinema comme aventure

Dans ma recherche permanente d’autres façons de regarder, d’autres façons de faire des images et de présenter des films, le domaine exploratoire du cinéma est plein d’aventures.

La façon dont nous voyons le monde est influencée par ce que nous savons ou ce en quoi nous croyons. Il existe de nombreuses perspectives possibles pour regarder une chose, un paysage, une personne, une histoire, soi-même. Malheureusement, nous, pauvres humains myopes, n’avons pas le don des oiseaux de proie, avec leur vision à longue portée, ni les talents des mouches domestiques, avec leur vision panoramique. Cependant, grâce à notre gros cerveau, nous sommes au moins conscients des limites de notre vision. Avec une humilité rare dans notre espèce, nous reconnaissons qu’il y a beaucoup de choses que nous ne pouvons pas voir et nous trouvons donc des moyens d’observer le monde.

Il est difficile de regarder et de voir en même temps. Seule une véritable attention peut rivaliser avec la plus puissante des loupes. Si l’on regarde suffisamment longtemps ce qui semble ordinaire, cela devient souvent étrange et inconnu, comme l’apprend chaque enfant lorsqu’il répète son propre nom à voix haute. Si notre regard se limite à nos yeux, nous sommes aveugles. Lorsque notre champ de vision n’est pas délimité par un bord, mais se présente comme une ouverture infiniment explorable, le monde s’ouvre.

Dans cette masterclass, nous abordons le cinéma de manière aventureuse. Comment réaliser un film dans lequel la caméra n’imite pas l’œil humain ? Comment réaliser un film qui ressemble à quelque chose que le spectateur n’a jamais vu auparavant ? Comment réaliser un film qui ne soit pas basé sur la façon ordinaire dont les humains voient le monde ? Comment faire l’expérience d’un film lorsqu’il n’y a pas d’images à voir ? Comment le cinéma peut-il devenir une aventure ? À l’aide de films et d’extraits de films, nous tentons de répondre à ces questions de la manière la plus libre possible.