Programme Focus

    Focus: Aesthethics of the Political – Dinner of Disappearance

    Introduction

    Une exploration du langage colonial pour le modifier et inspirer des formes novatrices.

    Une conversation grandissante a lieu en Belgique à propos de la décolonisation des oeuvres artistiques, des images et des histoires. Thème d’une actualité brulante, il nous invite à réfléchir au rôle des artistes dans une communauté. A la capacité de résistance et résilience des pratiques artistiques dans un monde en mutation. Aux rôles politiques des nouvelles formes.

    A l’urgence de créer un dialogue entre les artistes d’aujourd’hui, la forme politique de leurs oeuvres et le public.

    Cela fait plus de 13 ans que SoundImageCulture, SIC développe des oeuvres audiovisuelles qui s’inscrivent aux croisements des frontières et des langues et par ce biais soutient et organise autour de lui une communauté grandissante d’artistes.

    Aujourd’hui, nous souhaitons créer un espace partagé entre artistes et public afin de réfléchir ensemble sur représentation et politique, sur les choix esthétiques que font les artistes et leur conséquences aujourd’hui.

    Film, dialogue scénarisé,  diner performance,  nous mettrons des œuvres et leurs formes en contexte au-delà d’une simple analyse des narrations thématiques ou socio-politiques.

    Nous réfléchirons ensemble sur la manière comme la pensée critique de l’artiste se manifeste dans la forme. Derrière l’esthétique des oeuvres, nous trouverons la pensée critique immanente à la position de l’artiste dans le monde d’aujourd’hui.

    Se pencher sur ces problématiques est s’intéresser à la parole autour des oeuvres, lien nécessaire et partie importante du processus, surtout dans son rapport avec le public.

    S’appuyant sur l’expérience du travail de SIC dans le développement d’œuvres artistiques, ce programme prolonge cette expertise sous la forme d’un programme public de réflexion.

    Esthétiques du Politique/Aesthetics of the Political propose deux jours d’échanges sous différents formes dans l’espace de BOZAR, le 6 et 7 Décembre.

    Des expériences, tant collectives que particulières seront articulés par des débats, des projections et performances, nous offrant la possibilité de désigner des articulations communes.

    Des oeuvres organisés sous des lignes thématiques seront présentées au public, puis suivies d’une discussion avec les artistes et le public. Pour chaque événement, nous inviterons des praticiens internationaux à rejoindre des artistes belges y compris ceux qui ont actuellement et précédemment participé au programme

    Programme

    6 Décembre 2020 – BOZAR

    16h00 – 18h00  – Projections de films et conversation animée
    ‘When Things Occur’ par Oraib Toukan > 28mins
    ‘There are no more images’ par Miguel Peres dos Santos > 14mins
    ‘Koute vwa’ par Maxime Jean-Baptiste > 28mins

    18h30 – 20h00  – Conférence suivie d’une conversation animée:
    Oraib Toukan ‘Cruel Images’

    20h30 – 22h30
    Performance culinaire – ‘Palestinian Hosting Society’ Table d’hôte par Mirna Bamyieh > 120mins

    7 Décembre 2020 – BOZAR

    17h00 – 19h00  – ‘Odyssée’ par Sabine Groenewegen  70mins
    Projections de film et conversation animée

    20h30 – 22h00  – Conversation scénarisée
    ‘Politics of the Invitation’ avec Ogutu Muraya (à distance), les artistes participants et le public
    Cette session débutera par une conversation skype avec Ogutu Muraya autour de la politique de l’invitation d’artistes hors d’Europe et de la nécessité d’examiner la politique que les institutions produisent en perpétuant les hiérarchies du colonialisme.

    A propos des œuvres et des artistes

    (Berlin) Oraib Toukan ‘When Things Occur’ (2017)
    Arabe sous-titré en anglais, 28 minutes

    ‘When Things Occur’ est basé sur des conversations Skype avec des habitants de Gaza qui étaient derrière les images qui ont été transmises d’écran en écran pendant l’été 2014. Le film explore le visage du deuil et du chagrin – son incarnation, sa transmission et sa représentation numérique. Le film se questionne sur la façon dont le regard est canalisé dans le monde numérique et sur la façon dont l’empathie se propage. Qu’est-ce que regarder la souffrance  » à distance  » exactement ? Quel est le comportement et l’économie politique de l’image de la guerre ? Et qui est le  » local  » dans la représentation de la guerre ?

    Depuis 2011, Oraib Toukan fait des recherches et crée des œuvres à base d’une collection de 900 bobines de films provenant d’anciens centres culturels soviétiques en Jordanie. Parmi ces films se trouvaient les premières productions pour des anciens membres de l’Unité du cinéma palestinien de l’OLP. Sa thèse se penche sur les questions qui se posent autour de l’activisme de l’art contemporain aujourd’hui dans l’exploitation minière. Elle questionne l’emploi et la représentation de  » l’image cruelle « , ainsi que les pratiques d’appropriation dans les contextes post-coloniaux et les archives.

    (Pays-Bas) Miguel Peres dos Santos ‘The are no more images’ (2016) – SIC 2014
    Portugais sous-titré en anglais, 14 minutes

    Une proposition de réflexion sur un lien possible entre l’image et la mémoire ; entre l’image et le moment ; et entre l’image et la mort. Un père, un fils et un enfant mort s’engagent dans un monologue construit à partir d’un moment : « une image est-elle morte ? »; « et si une image meurt »… « qu’arrivera-t-il à la mémoire ?

    Miguel Peres dos Santos (°1976, Lisbonne, Portugal) est un artiste qui travaille dans divers médias. En mettant l’accent sur l’esthétique, Peres dos Santos réfléchit sur les sujets étroitement liés aux archives et à la mémoire. Ses œuvres d’art rayonnent parfois une violence froide et latente. Parfois, une beauté déconcertante émerge. Des moments qui n’existent que pour ponctuer le drame humain afin de clarifier notre existence et de trouver un sens poétique à la vie quotidienne. Ses œuvres montrent comment la vie s’étend au-delà de ses propres limites subjectives et racontent souvent les effets de l’interaction culturelle mondiale au cours de la seconde moitié du XXe siècle.

    (Bruxelles / Paris) Maxime Jean-Baptiste  ‘Kouté vwa’ (écoutez les voix) – SIC 2018/2019
    Créole sous-titré en anglais, 28 minutes

    Le projet ‘Kouté vwa’ est basé sur la participation du père de Maxime à un film français « Jean Galmot aventurier », dont le scénario est basé sur le personnage de Jean Galmot (1879-1928), ainsi que sur l’Affaire des Insurgés de Cayenne (1928-1931), un événement historique qui implique la radicalisation du peuple guyanais, un soulèvement, un long procès et enfin la libération des accusés. Aujourd’hui, Maxime s’interroge sur cette représentation coloniale dans laquelle son père était un figurant. Le projet entremêle des microhistoires spécifiques aux anciens participants du film, aux descendants des faits réels, ainsi qu’aux membres de la famille de Maxime.

    Maxime Jean-Baptiste (1993° FR) est réalisateur et performeur basé à Bruxelles et à Paris. Ayant vécu dans le contexte de la diaspora guyano-antillaise en France, d’une mère française et d’un père guyanais, son travail d’artiste se voit comme une exploration de la complexité de l’histoire coloniale occidentale en détectant la survie des traumatismes passés dans le présent. Son travail audiovisuel et performatif se concentre sur les portraits (d’artistes, de danseurs ou de membres de sa propre famille) en utilisant la forme de la reconstitution pour concevoir le potentiel d’une mémoire vivante et orale. Il a obtenu un baccalauréat en arts visuels à l’erg et une maîtrise en arts médiatiques à la K.A.S.K. School of Arts (Gand, BE).

    (Londres) Sabine Groenewegen ‘Odyssey’ (2018) – SIC 2015
    Néerlandais, Sranan Tongo, anglais avec sous-titres anglais, 71 minutes

    Deux intelligences indéfinies interceptent des images terrestres d’humains vivant dans une zone connue sous le nom de Pays-Bas. Les chercheurs échangent leurs résultats par le biais d’une alimentation visuelle, afin de tenter de comprendre l’apparition d’apparitions extraordinaires. Les efforts des spectateurs pour comprendre un monde humain enchanté sont interrompus par un autre signal qui s’impose à l’enquête en cours, entraînant un jeu avec la logique de la production du sens. Grâce à une combinaison d’images trouvées, de science-fiction et de poésie, Odyssey interroge la rhétorique visuelle de la blancheur dans le projet colonial néerlandais spécifique et évoque des questions sur les histoires qui nous sont racontées, et nos possibilités de les perturber.

    Sabine Groenewegen est une artiste qui travaille avec des images en mouvement, des collages et des expériences immersives. Elle explore actuellement comment les expériences de nos ancêtres font partie de notre réalité psychobiologique présente et future.

    (Palestine) Mirna Bamieh Palestinian Hosting Society
    Dinner Table performance, English spoken, 120 minutes

    ‘Palestine Hosting Society’ est un projet d’art vivant fondé et dirigé par l’artiste et cuisinière Mirna Bamieh dans lequel elle cherche à examiner la culture de l’alimentation en Palestine qui vise à construire et reconstruire leurs relations avec le lieu, l’histoire, la société et la politique, à travers la nourriture. La recherche se déroule en mangeant, en lisant et en discutant. La recherche se développe en interventions culinaires qui déballent les préoccupations et les limites sociales face aux dilemmes politiques contemporains, en réfléchissant sur les conditions qui caractérisent les communautés palestiniennes contemporaines.

    Mirna Bamieh est une artiste de Jérusalem/Palestine. Elle a obtenu un baccalauréat en psychologie de l’Université Birzeit à Ramallah (2002-2006). Maîtrise en Beaux-Arts à l’Académie Bezalel des Arts et du Design de Jérusalem (2011-2013). Ashkal Alwan HomeWorks à Beyrouth (2013/14). Son travail tente de comprendre et de contempler la politique en constante évolution, tout en questionnant les notions de terre et de géographie de l’entre-deux-temps. Son travail s’intéresse davantage aux scénarios qui prennent le langage de l’absurde et de l’ironique et s’en servent comme outils de commentaire politique. Actuellement, elle développe des œuvres qui utilisent la narration et  la nourriture pour créer des performances situationnelles telles que : Potato Talks Project, Palestine Hosting Society.

    (Kenya) Ogutu Muraya, The Politics of the Invitation
    conversation en ligne

    Ogutu Muraya (* 1986 au Kenya) est auteur, metteur en scène et conteur. Pour lui, l’art est un catalyseur important pour remettre en question ses croyances et pour garder vivante les histoires racontées par erreur ou cachées du mainstream. Ses œuvres ont été exposées dans de nombreux festivals : entre autres à La Mama (NYC), HIFA (Harare), Afrovibes Festival (Amsterdam) et Spielart Festival (Munich).

    Curatrice du Programme – Samah Hijawi, artiste palestinienne et candidate au doctorat à l’ULB  ( SIC 2016).
    > samahhijawi.com

    Toujours intéressée à prendre le temps et réfléchir ensemble sur les relations entre les images,

    l’histoire / les histoires et les différentes formes de violence représentée, Samah nous invite à rencontrer des artistes abordant la pensée critique et ses relations aux forme dans l’esthétique de leur travail. Une exploration du langage coloniale pour le modifier et inspirer des formes novateurs.